Issu d'une famille modeste Rosendo apprend seul la guitare avant de figurer parmi les premiers disciples de Pepe SÁNCHEZ. Il écrit sa première canción en 1902, "Venganza de amor". Rosendo anime les sérénades nocturnes mais SÁNCHEZ l'admet rapidement dans le groupe qu'il dirige et qui joue dans les fêtes que les blancs aisés lui demandent d'animer. En 1906 RUÍZ crée "Mares y Arenas" qui lui vaudra tous les honneurs dès lors qu'elle sera étrennée par le fameux chanteur José "El Galleguito" PARAPAR à La Havane quelques années plus tard. Les difficultés économiques du tailleur qu'il était le conduisent à émigrer vers Cienfuegos où il compose quelques-unes de ses meilleures œuvres dont "Rosina y Virginia" en 1913 avant de gagner La Havane.

La seconde décennie du siècle est économiquement aussi dure pour le tailleur que pour le cantante. En 1918 Rosendo RUÍZ signe l'hymne "Redención", célébrant le 1° mai. Dès le début des années vingt il compose également des Sones. "De mi Cubita es el mango" sera enregistré par le "SEPTETO HABANERO" en 1928 et interprété par le "SEPTETO NACIONAL" à l'Exposition de Seville de 1929. Au total ce seront vingt-cinq Sones que laissera Rosendo.

 

Bien qu'il ait puisé son inspiration auprès de BALLAGAS et de GARAY, il reste que ses compositions présentent une certaine originalité et un style différent de ceux des cantantes de l'époque avec des harmonisations spécifiques. En 1927, Rosendo compose "Pobre corazón" s'inscrivant dans le mouvement de rénovation du bolero qui abandonne progressivement le rythme du cinquillo acquis à la fin du XIX° siècle. RUÍZ est à l'aise avec tous les genres, boleros, canciones, bambucos, congas, pregones, guajira et même rumbas. "La Chaúcha" étant la plus célèbre.

 

Le Cuarteto Cuba avec assis à droite Rosendo Ruíz.